Mercredi 7 octobre à 15 h, je suis prévenu pas téléphone qu’une procédure d’expulsion est en cours rue Fourmillière en plein centre ville d’Antibes. Cette expulsion est non seulement
locative mais concerne aussi le commerce de madame F. qui vit avec son fils et sa fille.
Derrière cela, une affaire qui va de tribunal en tribunal et qui concerne essentiellement le magasin. Madame F. paye régulièrement son loyer. Malgré les engagements de la préfecture et avec
l’accord de la CASA, la police accompagne l’huissier et le serrurier.
Par contre aucun des décideurs politiques et administratifs n’est présent, pourtant cela les renseignerait sur la violence morale de cette procédure.
15h30 je suis sur place à négocier avec la responsable de la police. J’appelle le sous-préfet de Grasse qui ne semble pas informé, la CASA : sans réponse, la mairie : sans réponse, madame Blazy,
vice-présidente en charge du logement à la CASA : sans réponse.
Une élue de la majorité UMP passe par hasard, elle connaît madame F., elle lui fait la bise et disparaît !
16 h Madame F. sort avec son fils. Un journaliste de Nice-Matin est présent. Les voisins regardent effarés cette infamie, une valisette et un sac de médicaments, c’est tout ce qu’ils emportent
!
Les serrures sont changées, le rideau de fer baissé, l’huissier ravi de sa sale besogne n’oublie pas de donner l’acte et sa facture. On a jamais vu de suicide dans cette profession !
Le serrurier et la police s’en vont.
Mme F. et son fils sont complètement désemparés. Je leur propose d’aller à la mairie.
16h30 Arrivés à la mairie, nous sommes rejoints par une dizaine de militants prévenus en catastrophe, tous outrés par la désinvolture des responsables de cette procédure inhumaine qui ne respectent
même pas la parole de leurs ministres « il n’y aura pas d’expulsion sans relogement » dixit Christine Boutin, confirmé par Benoist Apparu.
17h Enfin des élus arrivent, l’adjoint aux affaires sociales et Marguerite Blazy qui ne fera que passer (2 minutes chrono), le secrétaire général de la mairie et une fonctionnaire de la CASA en
charge du logement.
1ère proposition : dormir à l’accueil de nuit du Fort carré (SDF)
2ème proposition : 2 nuits d’hôtel
Dans le même temps, le sous-préfet rappelle m’indiquant qu’une solution peut être trouvée lundi !
18h Nous sortons avec l’ultime proposition de six nuits d’hôtel (2 chambres) et l’engagement d’un suivi du service logement de la CASA.
Moralité, nous devons :
- restés mobilisés jusqu’au 1er novembre, date du début du moratoire des expulsions locatives.
- Réactiver le numéro urgence expulsion : 04.93.34.54.63
Sans le coup de téléphone citoyen, madame F. son fils et sa fille seraient à la rue.
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