Dans les manifestations, les militants scandent régulièrement « tous ensemble ». Bien sur, ce mot d’ordre est consensuel et permet un certains succès à celles et ceux qui le portent, tous ensemble
avec les salariés qui luttent contre les fermetures d’entreprises, tous ensemble contre la droite, pour le droit au logement pour tous… Tous ensemble le 29 janvier, le 19 mars, le 1er mai… mais
certainement pas le 7 juin pour faire gagner le Front de gauche face à la droite, à ses extrêmes et aux représentants du PSE !
Pour le NPA, on peut manifester ensemble mais il faudrait porter les mêmes propositions de changement de l’Europe séparément !
Que je sache, il n’y a pas de grande différence entre ce que porte le parti d’Olivier Besancenot et le Front de gauche; changer d’Europe, retrait du Traité de Lisbonne, SMIC européen, défense des
services publics, régularisation de tous les sans papier.
Et puis si le NPA a des élus, ils siégeront avec qui, le PSE de Zapatero et Aubry, les écolos de Cohn-Bendit ou la Gauche unitaire européenne?
C’est bien une erreur historique que vont devoir assumer les dirigeants du NPA. Erreur que n’ont pas voulu faire 15% de ses militants avec Christian Picquet et Armand Creus qui subissent
l’exclusion du parti d’Olivier Besancenot. Drôle de façon de construire un nouveau parti en utilisant les vieilles méthodes que je croyais révolues. La sanction administrative plutôt que le débat
et la conviction.
Mais puisque 15% des adhérents du NPA ont fondé la Gauche Unitaire pour rejoindre le Front de gauche, ne perdons pas espoir.
Car c’est bien de cela dont il est question l’espoir, l’espoir pour la gauche antilibérale, celle qui a fait triompher le Non le 29 mai 2005, de construire un nouveau front populaire avec le Parti
de Gauche, le PCF, de nombreuses et nombreux militants de gauche y compris du PS, des citoyens, des personnalités comme Denis Sieffert, le directeur de Politis ou Ignacio Ramonet du Monde
diplomatique ou encore Bernard Cassen fondateur d’ATTAC. Toutes et tous nous voulons un autre rapport de force à gauche, que la vraie gauche devienne majoritaire !
Pour cela il faut se rassembler et non s’isoler dans une posture médiatique erronée et catastrophique pour celles et ceux qui subissent la politique de Sarkozy, pour celles et ceux qui résistent et
luttent Tous ensemble.
Alors quand on nous dit que ce rassemblement est impossible à moins de signer un engagement pour les prochaines élections régionales, le peuple de gauche ne comprend plus. Les dirigeants du NPA
mélangent allégrement deux élections différentes, refusent en réalité que le rassemblement qui pouvait se faire le 7 juin 2009 influe positivement sur les élections régionales de 2010.
Un rassemblement large, une campagne unitaire comme celle de 2005 pour le Non, cela permettrait de réaliser un score important et changerait le rapport de force avec le PS. C’est cela que ne
veulent pas les dirigeants du NPA, voila leur erreur, lourde de conséquence. D’ailleurs les récents sondages ramènent la campagne médiatique de Besancenot à un étiage modeste.
Alors même si le rassemblement du Front de gauche n’est pas parfait, même si Besancenot et ses amis s’y refusent, il est le seul front qui, à gauche, permet à des militants d’horizon divers,
politiques, syndicalistes, associatifs, de se rassembler.
Parce qu’il a toujours fallu des précurseurs, nous sommes celles et ceux qui construisent le nouveau Front populaire au-delà, c’est bien d’une gauche majoritaire qu’il s’agit. C’est cet adjectif
qui semble gêner Besancenot et le NPA.
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