Nous voyons bien comment le rejet de Sarkozy peut amener des personnes à aller au plus simple, vers celui qui a la faveur des médias.
Ces derniers jours, François Bayrou occupe les télévisions, radios et journaux. Son discours anti-sarkozy parle aux français, son livre brûlot contre le régime de l’UMP arrive à point nommé comme
une bonne opération marketing, mais qui peut croire Bayrou quand il prône une autre Europe ?
Ses amis siègent avec un groupe ultralibéral, ils votent toutes les directives européennes dont l’empreinte libérale est avérée. Alors, les appels du pied de certains responsables du Parti
socialiste n’en sont que plus surprenants. Bien sûr, entre Bayrou et Strauss-Kahn à la tête du très libéral FMI ou entre Bayrou et Pascal Lamy qui dirige l’OMC il est plutôt difficile de
faire la différence, comment peut-on se dire socialiste et diriger des organismes qui portent les politiques néolibérales ?
Au parlement européen, les élus du Parti Socialiste Européen (PSE) font allégeance aux dogmes libéraux et atlantistes. Décidemment ni la campagne médiatique de Bayrou ni les candidats du PS, dont
certains ont renié leur campagne de 2005 pour le Non à la constitution européenne, ne peuvent ni porter la colère du peuple ni proposer une véritable alternative à gauche.
Le Front de gauche ne fait pas comme si le Traité de Lisbonne était en fonction car il ne l’est pas. Comment le PS peut-il parler des services publics alors qu’il valide ce traité qui
porte en lui les mêmes principes ultralibéraux que le projet de constitution de Giscard ? Comment peut-on se dire de gauche et avaliser le Traité de Lisbonne qui est l’œuvre de Sarkozy ?
L’espace ouvert par le Non en 2005 qui pouvait permettre à la gauche de se (re)construire s’est malheureusement réduit. L’isolement du NPA mais aussi la renonciation des socialistes qui
avaient porté le Non donnent au Front de gauche plus de responsabilités.
Quand Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, déclare : « La seule démarche à la fois unitaire et combative est celle du Front de gauche » il pointe en effet le refus de la politique
européenne et le refus de la politique de Sarkozy.
C’est cela que doit faire grandir le Front de gauche. Nous devons démontrer le lien entre la politique ultralibérale de Sarkozy et les directives européennes. Celles-ci sont initiées par la
Commission européenne qui est l’émanation des gouvernements dont le gouvernement français. Ces directives sont ensuite présentées au Parlement européen qui, dans la grande majorité des cas, les
valide, droite, centre et PS réunis !
Les rares fois comme la directive Bolkestein ou celle sur le temps de travail (65 h hebdomadaire) où le parlement a dit Non c’est grâce au groupe de la Gauche Unitaire et Ecologiste (GUE) présidé
par Francis Wurtz.
Alors oui, carton rouge à Sarkozy, refus des directives qui cassent les services publics et qui prônent la concurrence libre et non faussée mais clairvoyance sur le bulletin de vote, seul le
Front de gauche permet une expression claire et sans ambiguïté. La recomposition politique entre un PS plus libéral que social et Bayrou porteur d’intérêts libéraux ne peut être une solution.
Cela a déjà été testé en Italie et nous constatons le triste résultat. Non seulement la gauche a disparu mais le peuple italien est prisonnier d’une bipolarisation qui porte la désespérance et la
renonciation.
La France n’est pas l’Italie y compris parce qu’il reste un Parti Communiste aux côtés de celles et ceux qui résistent, que ce parti construit avec d’autres le Front de gauche et que cette force va
compter pour les élections européennes.
Alors, tous en campagne ! Il reste quelques jours pour faire du 7 juin 2009 une date aussi importante que le 29 mai 2005.
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