Inondations, zones commerciales et autoroute
Les sinistrés n'ont pas fini de panser leurs plaies, logements inhabitables, pertes d'emploi ou d’entreprise… Les assurances n'ont pas toutes joué le jeu, loin de là. Heureusement les associations de solidarité, les services publics, des milliers de citoyens ont apporté aide, secours et soutien.
Ces intempéries exceptionnelles se produisent trop souvent pour mettre cela sur le compte de la fatalité. N'oublions pas que trois personnes sont mortes à Biot et une à Antibes. La justice a ouvert des enquêtes, espérons que cela permette de faire la lumière sur les éventuelles responsabilités. Mais il me semble que nous devons travailler à mettre en place les dispositifs qui réduisent les causes de ces catastrophes.
Dans une directive en date du 3 décembre 5, les ministres Cazeneuve et Royal pointent le ruissellement des eaux du à l'urbanisation et à la macadamisation, très bien.
Le préfet des Alpes-Maritimes dans un courrier en date du 17 février 2016 classe en zone rouge la plupart des campings de la plain de la Brague et interdit toutes reconstructions des habitations légères de loisirs (HLL) et des résidences mobiles de loisirs (RML).
Quant au procureur de la République, il justifie le classement sans suite des procès-verbaux dressés par les services de la ville d'Antibes y compris à certains de ces campings parce que les infractions étaient anciennes mais il demande un contrôle généralisé sur la zone.
Et si on recherchait la causes plutôt que de constater les effets ?
Ni le préfet ni le procureur de la République ni les ministres ni les maires des communes touchées n'ont évoqué le rôle de l’imperméabilisation des sols en amont : Sophia-Antipolis, l'autoroute avec ses buses de La Brague, les ouvrages d'art sous dimensionnés, l'absence de bassin de rétention en amont dans le parc départemental de la Valmasque, l'hérésie de la confluence entre la Brague et de la Valmasque, tout cela est connu depuis des années.
Et si on inquiétait de ce que les promoteurs veulent continuer de construire dans ces zones : aux Clausonnes à Sophia-Antipolis, Leroy Merlin, Leclerc et Business Resort à Vallauris, doublement de Carrefour à Antibes, les Maurettes à Villeneuve Loubet et encore d'autres surfaces commerciales à proximité de Carrefour, sans compter l'extension de Sophia-Antipolis nonobstant les dizaines de milliers de mètres carrés de friches de bureaux !
Comment peut-on continuer tranquillement ce développement de surfaces commerciales dans un département sur-doté alors que le moins que l'on puisse exiger c'est une étude d'impact écologique incluant les problématiques des risques naturels réalisée et en l'attente ces projets doivent être gelés ?