31 mars, on expulse les pauvres
Bientôt la fin de la trêve hivernale. Des milliers de familles vivent dans l'angoisse de l'expulsion. Le préfet envoie ses circulaires de mise à disposition de la force publique aux huissiers afin que ceux-ci puissent jeter à la rue femmes et enfants. Revenus insuffisants, chômeurs non indemnisés, accidents de la vie, les causes sont nombreuses qui acculent ces familles dans la misère.
Les organismes sociaux sont débordés et n'ont plus les moyens de répondre à la détresse sociale. Les associations de solidarité ont vu leurs subventions diminuer alors que la demande explose.
Ce sont des pans entiers de notre société qui sombrent et dégringolent socialement. Un des signes de la catastrophe sociale c'est le Droit au logement opposable (DALO) créé alors que Jacques Chirac était président de la République, pour que chacun et chacune puisse disposer d'un logement. C'est une loi !
Loi qui n'est pas respectée par l’état, le gouvernement, les préfets, les maires des grandes villes qui sont tous hors-la-loi SRU (25% de logements sociaux minimum dans les communes).
En Provence Alpes Côte d'Azur, le pourcentage de bénéficiaires DALO relogés est passé de 93,7 % en 2008 – 91,2 % en 2009 – 87,5 % en 2010 – 84 % en 2011 – 73,1 % en 2012 et jusqu'à 25,9 % en 2015.
En France, le nombre de ménages déclarés prioritaires et urgent restant à reloger s'élève à 58 183 !
Et pourtant, dès le 1er avril, des centaines de familles seront jetées à la rue sans possibilité de relogement ou même d'hébergement. On est bien loin des promesses (des mensonges) d'Hollande à la Fondation Abbé Pierre.
Si on considère une société avancée à sa façon de traiter les questions de logement, notre pays a reculé dramatiquement avec les présidences Sarkozy et Hollande !
Jusqu'à quand pourrons-nous tolérer que des milliers de logements soient vides sur la Côte d'azur et que des milliers de familles soient mal logées avec des loyers au montant scandaleux, la proie des marchands de sommeil « vivant » dans des garages, des caves, des voitures, des cabanes ou à la rue ?
Jusqu'à quand les pouvoirs publics, les élus, fermeront les yeux sur ce scandale ?