Godillots ou ayants-droit ?

Publié le par Gérard PIEL


Le dernier week-end a été riche en enseignements politiques.


Je ne reviens pas sur la sauterie des revanchards de l’UMP et sur la guerre de successions qui est engagée à droite. Chez ces gens-là tous les coups sont permis et on peut compter sur eux pour que les semaines qui viennent soient saignantes.


Les universités d’été du PS et des Verts ont été l’occasion pour les directions de ces deux partis du gouvernement de prendre la température des militants. Au-delà  de la morosité qui règne à la Rochelle ce qui a marqué c’est le rappel à l’ordre, le premier ministre Jean-Marc Ayrault et la première secrétaire Martine Aubry ont distribué avertissements et menaces. Cela ne s’adressait pas seulement aux militants et aux députés socialistes qui renâclent à voter le traité budgétaire européen mais aussi aux députés, sénateurs EE-LV qui, comme les adhérents, sont majoritairement contre ce traité.

Ce comportement autoritaire vient dans le même temps où l’alerte sociale avec la montée du chômage, écologique avec les atermoiements sur les gaz de schiste, rejoint le déni démocratique avec le refus de donner la parole au peuple au travers d’un référendum sur le traité budgétaire européen alors que 72% de Français le souhaitent.

Les reniements et les demi-mesures des 100 premiers jours suscitent inquiétude et mécontentement y compris chez les socialistes. La politique sécuritaire avec les démantèlements des camps de Roms n’a rien à envier à l’époque Guéant.

Les déclarations de Montebourg concernant les salariés de Peugeot Aulnay (qui devraient penser à ceux qui restent) ou sur le nucléaire, ne sont là que pour montrer qui « dirige ».

Pour l’instant, les syndicalistes condamnés par le pouvoir sarkosiste ne sont toujours pas amnistiés.
Pour l’instant, la loi interdisant les licenciements boursiers n’est toujours pas votée.
Pour l’instant, le coût de l’essence et du fioul est toujours aussi élevé.
Pour l’instant, la réforme territoriale n’est pas abrogée.
Pour l’instant, la nouvelle fiscalité n’existe pas.
Pour l’instant, les expulsions locatives sans relogement continuent et même s’accélèrent.

Je ne demande pas à François Hollande et à son gouvernement de réaliser le programme du Front de gauche mais seulement de respecter ses engagements. C’est cela que nous, les quatre millions d’ayants-droits qui avons voté Jean-Luc Mélenchon au 1er tour de la présidentielle, exigeons de celui dont nous avons permis l’élection. Il faut être de mauvaise foi ou avoir des œillères pour nous mettre dans le même sac que la droite, d’ailleurs la droite votera le traité Merkozy comme le souhaite le gouvernement.

Alors godillots ou ayants-droit ?

 

 

 

 

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