Prolonger le moratoire sur les expulsions locatives et mettre à disposition les logements vacants
Lettre au Préfet des Alpes-Maritimes :
Monsieur le Préfet,
Dans quelques jours le moratoire sur les expulsions locatives doit être levé.
Ce sont des centaines de familles qui peuvent, à cette date, rejoindre les milliers de Sans Domicile Fixe de notre département ou celles qui sont logées dans des taudis, des baraques, sous des tentes, hébergées par la famille ou des amis. Est-ce ainsi que les hommes, les femmes et les enfants vivent au 21ème siècle ?
Leur seul tort est de ne plus pouvoir payer les loyers aux montants scandaleux. Leur seul tort est de ne pas pouvoir lutter avec des propriétaires, véritables spéculateurs immobiliers, pour qui le logement n’est pas de l’habitat mais une marchandise.
Des dizaines de ces familles ont bénéficié d’un répit en novembre, pourtant six mois plus tard, elles n’ont reçu aucune proposition de relogement alors que dans le même temps le débat sur le droit opposable au logement faisait rage et qu’un hommage unanime était rendu à l’abbé Pierre.
Il est encore temps d’arrêter cette catastrophe. Il est encore temps d’éviter de revivre des drames comme le suicide de M. Monjanel à Cannes. Il est encore temps que les responsables se retrouvent autour d’une table afin qu’aucune expulsion n’ait lieu !
Prolonger le moratoire pour que les maires des villes de la Côte d’Azur qui sont pratiquement tous hors la loi SRU, mettent à disposition des logements vacants. Il en existe des milliers dans notre département.
Le scandaleux manque de logement social dans une région où la richesse s’affiche de façon insolente choque les hommes et les femmes de bonne volonté, les citoyens qui ont à cœur la solidarité et la fraternité et qui seront de nouveau aux côtés de ceux qui souffrent et qui subissent.
Gérard Piel