De la crise du PS

Publié le par Gérard PIEL

On pourrait se satisfaire de ce qui se passe au PS. La décomposition du parti au pouvoir, les postures et les impostures adoptées par certains dirigeants, les prises de position droitières et délétères du 1er ministre suivies par son gouvernement libéral, les déclarations mortifères de ceux et celles qui veulent en finir avec le parti mais aussi avec la gauche, les menaces de sanctions à ceux et celles qui refusent de voir leur parti capté par une clique d’hiérarques rassemblés autour du président de la République, ancien 1er secrétaire national.

Et bien non, il n’y a rien de bon dans cette agonie car elle se répercute sur l’ensemble de la gauche.

« La gauche » ce terme est galvaudé par le gouvernement, son usurpation nous oblige à expliquer sans cesse que les Macron et Cie ne sont pas de gauche, que le pouvoir est dans les mains de libéraux qui ont trahi ceux et celles qui ont voté pour Hollande au 2nd tour des élections présidentielles.

Cette usurpation désespère le peuple, multiplie les déçus et les abstentionnistes et ouvre une avenue pour le FN.

Ce sont les mêmes qui tiennent le PS et qui décideront de la date du congrès, certainement après les élections cantonales et régionales qui seront une nouvelle catastrophe démocratique. En pratiquant de la sorte, ils ne laissent pas grand choix aux socialistes qui devront faire le choix de continuer à avaler des couleuvres tout en voyant leur parti se décomposer, ou de renouer avec la gauche et d’être exclus ! Quand on sait que Valls n’a fait que 5% aux primaires socialistes, on voit bien que c’est une minorité qui s’est accaparé le PS. Les militants sont en colère. Ils sont plein de ressentiment. Il faut entendre Gérard Filoche ou le président du Conseil général du Jura, Martine Aubry ou Benoit Hamon pour comprendre leurs exaspérations.

Même si je ne partage pas le fond politique des socialistes, je pense que nous aurons besoin de toux ceux et toutes celles qui croient encore aux valeurs de la gauche car ce qui est en jeu c’est sa disparition !

La déliquescence du PS a aussi été accélérée par les affaires Guerini, Cahuzac, Thévenoud, etc. Ces gens-là ne voient que leurs propres intérêts, ils ont utilisé tous les moyens que permet la Ve République pour s’enrichir, détourner, se gaver ! L’urgence d’une 6e République est avérée mais, là aussi, il faut une majorité. Ne comptons pas sur la droite qui a son propre tas de pourris pour changer le système. Pour cela je rappelle qu’il faut aussi une majorité.

On me dit que les députés frondeurs n’iront pas plus loin que l’abstention (à noter qu’il n’y a pas de sénateurs frondeurs) regardons plutôt le chemin parcouru par ces élus dont aucun ne pensait le soir de son élection qu’il allait se retrouver en opposition avec le Président de la République et son propre parti. Alors oui, des députés frondeurs, Martine Aubry, Montebourg, Hamon, Filipetti mais aussi et surtout des militants avec qui nous devons débattre, échanger, vérifier si des convergences sont possibles.

Ne nous y trompons pas, les prochaines échéances électorales seront mauvaises avec une extrême-droite prête à saisir toutes les opportunités et une droite prête à leur amener sur un plateau. Le risque ce n’est pas une alternance qui verrait l’UMP remplacer le PS et continuer sa politique libérale tout comme le PS continuer dans le sillon de Sarkozy. Le risque c’est de voir droite et extrême-droite se partager le pouvoir et la gauche, ou ce qu’il en restera, être mise au rebut.

La France, pays de la Révolution, de la Commune, du Front populaire, de la Résistance, du CNR, de 68 !

Alors, regardons ce qui se passe au PS, écoutons ce qui se dit, poussons le débat sur la 6e République, sur une autre politique, sur une refondation de la gauche avec tous ceux et toutes celles qui le souhaitent. Associons-les dans nos assemblées citoyennes, ils devront choisir et le faire vite. Sachons les accueillir et les associer, réfléchissons ensemble, agissons ensemble face à ce pouvoir de droite !

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