Les âmes sensibles

Publié le par Gérard PIEL

Les âmes sensibles

Ils ont beaucoup de choses en commun, que cela soit politique, économique ou même du domaine de la morale, mais ce qui les rassemble aujourd'hui leur combat commun du moment, c'est la dénonciation d'une affiche de la CGT.

Eric Ciotti, Florian Philippot et Jean-Christophe Cambadélis ont horreur de la violence alors ils se retrouvent pour dénoncer l'affiche qui dit stop aux violences policières ! C'est trois là sont sensibles, un rien les agresse ! Non les centaines d'images où l'on voit des policiers tabasser sans vergogne des jeunes, des manifestants, cela ne les dérange pas, le jeune du lycée Bergson qui, sans défense, se prend un coup de poing en pleine figure non plus. Ils ont oublié Rémi Fraysse mort pour avoir manifesté contre une retenue d'eau. Tout cela ne les gêne pas, mais cette affiche oui!

Qu'un rapport d'Amnesty International dénonce "les dérives de l'état d'urgence et le recul injustifiable de l'état de droit" ne les émeut pas plus que ça!

Qu'un autre rapport initié par l'ACAT (Association des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture) détaille 85 affaires de violences policières sur dix ans et déplore la grande clémence des tribunaux ne les perturbe pas !

Ciotti qui revendique les racines chrétiennes de la France pratique la charité pour ces pauvres policiers. Philippot dont les patrons Le Pen planquent leur fric à l'étranger demande encore plus de sévérité dans la répression policière mais il félicite quand même le ministre de l'Intérieur. Quant à Cambadélis, il oublie que dans les jeunes matraqués figurent y compris des jeunes socialistes.

Voilà comment les trois comparses ouvrent un écran de fumée sur la réalité. Le fameux proverbe chinois du doigt qui montre la lune leur va comme un gant.

Les manifestations déconsidérées par des casseurs venus de nulle part qui se déplacent sans problème, avec des policiers infiltrés, tout cela est du déjà vu, les ministres de l'Intérieur de l'époque s'appelaient Poniatowski, Pasqua, Marcellin... Voilà des noms qui parlent à nos trois âmes sensibles, bouleversés par cette affiche.

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